Migraine, le prix du cerveau

De temps en temps, Val’ lit des trucs sur la migraine. On ne va pas dire que ça fait du bien, mais elle a l’impression d’être un peu moins au fond du seau.

Migraine ou mal de tête?

Et, hasard ou pas, c’est assez souvent quand ça tape très très fort, qu’elle tombe sur des papiers évoquant ce qui truc qui lui pourrit bien le cerveau. Des papiers style : « comment distinguer la migraine du simple mal de tête« , « migraine, une vraie maladie » ou encore « migraine, les nœuds au cerveau« . Car oui, il faut encore expliquer aux gens qu’un simple mal de tête n’est pas la migraine qui te détraque la tronche et que non, c’est pas juste un truc de bonne femme…

L’autre jour, la tête dans le seau ou à peu près – rapport à ce que pour lire, il faut quand même avoir les yeux en face des trous – Val’ tombe sur un article du Figaro (pas de jugement, Val’ lit aussi le Figaro). Une double page sur la migraine, avec une belle infographie de cerveau pour montrer l’inflammation des artères et tout. Hyper chouette.

Bouillie de cerveau

Comme d’habitude, le journaliste rappelle ce qu’est la migraine, que ça touche une partie de la population, que ça emm… la vie des gens en particulier dans la vie professionnelle.

Et puis, cette phrase d’un professeur de médecine. Il explique que les migraineux doivent faire attention à leur hygiène de vie, éviter toute source de stress, les déclencheurs en tout genre (alcool, lumière, tabac, aliments divers, contrariété, manque de sommeil, oreiller merdique…) Il conclut avec un peu d’ironie : « En fait, les migraineux devraient vivre au couvent. »

Ah ben voilà, pourquoi on n’y avait pas pensé plus tôt…

« Bordayl » (oui Val’ dit souvent ça quand elle est agacée), « Bordayl… je picole pas, je mange rien, je sors pas, je fume pas… je fais RIEN… c’est ça, je suis bonne pour l’habit! »

Bon (oui, après bordayl, Val’ dit beaucoup ça), « bon, se dit Val, je ne suis pas sûre qu’ils me gardent longtemps au couvent par contre… »

Le prix de mon cerveau?

Si c’est pas le couvent, il reste les traitements. Là c’est pas gagné, les triptants et autres médocs ont quand même réduit considérablement les crises, mais il y a toujours des résistances au mal. La nouveauté, ces derniers mois, ce sont des injections qui parait-il sont très efficaces et qui coutent un bras. Plusieurs centaines d’euros à chaque fois mais plusieurs mois de tranquillité. Est-ce que mon cerveau a un prix?

Mais, sans doute parce qu’il n’a pas la chance d’être migraineux, le ministre de la santé de l’époque, neurologue de son état (Olivier V., tu vois sa spécialité à lui? … le cerveau ! ) a décrété que l’efficacité n’étant pas prouvée, la Sécu ne rembourserait pas les injections

Chimie contre recettes perso

Alors bon, faute de se faire piquer, on se rabat sur les bonnes vieilles pilules. Parfois la chimie n’y fait plus rien. Alors, chacun y va de sa recette personnelle. Quand tu parles avec un migraineux, c’est assez marrant (spoiler : non) d’analyser toute la stratégie mise en place pour éviter tout ce qui le rend malade. Parfois, il fait ça depuis tellement longtemps, qu’il ne s’en rend même plus compte.

Val’ par exemple, trimballe ses kilos de médicaments en cas de crise et porte ses lunettes de soleil à l’intérieur. Elle boit des litres de café et tente de ne pas manger de chocolat. Ah, elle ne boit plus qu’elle a 18 ans, comme ça, c’est réglé.

Malgré tout, son cerveau s’ébouillante de temps à autre. En ce moment, son gros souci, c’est l’un des nouveaux signes que la crise va arriver (en plus des étoiles dans les yeux, de parler à l’envers, de la lumière trop forte et du bruit…) : l’hypersensibilité olfactive. Très difficile à supporter dans le tram ou le métro quand elle est coincée dès potron minet contre des gens qui oublient de se laver le matin. Très perturbant au bureau quand les collègues portent leur parfum préféré. Et un véritable enfer quand une âme charitable, croyant bien faire, dégaine le truc le plus atroce « pour soulager les maux de tête » : le baume du tigre.

Laisser un commentaire